Jour 7 Los Arcos - Logrono 28km

La nuit s'est passée comme un charme, définitivement, j'aime les petites auberges (moins de 40 personnes,tsé), surtout celles tenues par des Allemands, beaucoup plus tranquilles, mais bien sur , ça dépends de ce que l'on recherche.
Le réveil s'est fait doucement vers les 5h30.
Je me lève, prépare mes affaires, répare le poste internet de l'auberge qui ne marchait plus de puis hier soir (fallait juste rebooter), un petit coucou à mon amour, déjeuner et c'est le départ.
Les premiers mètre, je les passe à faire l'inventaire de mes choses, voir si je n'ai rien oublié, une fois suffit!
Non , tout semble bien.
Tout à coup, un truc me frappe, je ne marche pas pareil..
J'ai encore mes scandales dans les pieds, j'ai juste oublié de mettre mes chaussures de marche! hé hé, c'est bien moi, ça! ça m'arrive souvent de partir au travail en pantoufles.
Une chance que je n'avais fait que quelques mètre.
On dirait que les jambes sont contentes de reprendre le chemin, un peu comme quand on promène un chien, celui ci en redemande.
La routine journalière fait que la marche devient un peu comme une drogue. S'arrêter deux jours, il y aurait comme un manque.















Le soleil est présent aujourd'hui, mais ne chauffe vraiment que vers les 10h30.
Nous sommes accompagnés par un petit vent qui suffit à apporter une certaine fraîcheur.
Le terrain est légèrement accidenté, jamais de longues montés, mais pas de plats immenses non plus.
L'étape est plus longue que d'habitude (28km) , c'est drôle les jambes s'habituent aux 20kms journaliers, quand on dépassent ils le disent , mais font bon cœur, bonne fortune et nous mène sans encombre à destination.
Ça fait un moment que l'on vois Logrono au loin, là on est dedans (le on , parle de moi et mon bâton de marche bien sur), grosse ville, toujours un peu décourageant, on se sent mieux dans les villages, mais c'est OK.
L'auberge municipale ouvre à 13h30, j'y suis à 11h40, je met mon sac à dos en ligne et vais me chercher une petite cervesa à l'épicerie.























C'est souvent le moment que je choisis pour faire ma première écriture de la journée, moment propice, les .motions sont fraîches, les images présentes..
Pas d'épisode érotique aujourd'hui?
Vous savez, les tis vieux ne font pas l'amour tous les jours, mais j'ai passé une partie de la matinée à imaginer notre prochaine escapade coquine, moi et mon amour, pis je pense que ce sera à dos de cheval..
Soyez un peu patients, que diable!

Au fil des discussions, surtout avec les Français,(langue commune aidant), je réalise que pour certains, ce chemin est un moyen de trouver une certaine paix dans leur vie, serait ce là la fameuse quête spirituelle du chemin de Compostelle?
Ça fait remonter des souvenirs de mon adolescence, période pendant laquelle je prenais les chemins en auto stop, en quête ,moi aussi, d,une meilleure approche de mon moi-même et de la vie.
Aujourd'hui, j'ai plus l'impression de donner aux autres( enfin de partager ,devrais je dire), cette maturité que j'ai construite au fil de ma vie, et que je continue à nourrir.
Donnez au suivant...
Mona je t'aime, tu est dans toutes mes pensées..
Comme bien des pèlerins je pense, le carnet de bord semble se transformer en un roman d'aventure et de partage qu'on aimerait partager, je l'intitulerai:
"Le Camino de Don Pollito"
Sur le chemin, beaucoup ont emmené un livre à lire, moi je l'écris.
C'est probablement le plus beau cadeau que je me fais, j'adore écrire, et ça fait longtemps que je ne me suis pas fait plaisir comme ça.
Écrire demande un espace propice, dans l'esprit et dans le temps, j'ai tout ça ici, la matière, l'esprit et le temps.
Un "régalo " de la vie..merci.
C'est fou comment de petites choses répétitives peuvent nous faire plaisir, le "holà" ou le "buen camino" des gens que l'on croise, des étrangers qui ne le sont plus dès l'instant qu'ils ont établit contact, le café du matin, l'écriture journalière, même la douche suivant la marche est une amie précieuse et rassurante pour le bien qu'elle nous procure, un peu comme une maman qui nous borde le soir..
Drôle de souvenir qui me revient et que j'avais oublié... Maman qui me borde..trop cool!

Un après midi à l'image des autres dans une grande ville. On marche, on fait le tour, on se remplit de l'ambiance,du rythme ralentit du sud.
Ça me tente pas trop de prendre un diner, je n'ai pas trop faim, mais il va falloir que je patiente jusqu'à 19h30 pour manger, là j'aurais de l'appétit!
Trois des Français, un couple de Bretons, très gentils et Dominique, un gars bien sympatique, terminent le chemin demain, ils le font en étapes, aussi je décide de manger en leur compagnie, un souper d'adieux, quoi.













Il y a aussi le frère de Dominique un coiffeur un peu efféminé et un de ses amis avec qui il voyage, ils semblent être en couple (c'est ce que je pensais du moins depuis le début),Au cours du repas, je les taquine sur leur couple, et eux de me regarder avec de grands yeux étonnés "mais nous ne sommes pas gais!"
Tous les deux mariés, ils font juste la route ensemble, maudit qu'on a ri de ma méprise! maintenant quand je vais les rencontrer je vais les appeler "les filles" histoire de continuer à enfoncer le clou!

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