Jour 29 Vega de Valcarce - O Cebreiro 12.9km

Moi qui pensais avoir laissé la montagne derrière, en fait elle est en avant, mon erreur, aussi j'attaque de bon pied la monté par la nationale 6.
Nouvelle erreur, je manque le chemin qui part à gauche dans la montagne, c'est le risque quand on marche à la noirceur, ce qui fait que je me tape un détour qui me rallonge de plus de 5km je pense..
Bof , c'est maintenant derrière, je passe à autre chose.
Me voici à O Cebreiro, en plein sur le haut de la montagne, le village, tout petit, est magnifique, pierres ,toit d'ardoises épaisses ou de chaume, ici aucune ruine, tout est impeccable!







































Très touristique, les boutiques de souvenirs, les restaurants et les auberges  sont nombreuses.
L'auberge municipale, 3 E, est très bien construite et très grande. J'y retrouve Martin, l'autrichien et sa copine.
Le temps est couvert mais je n'ai pas eut de pluie.
Là, quelques gouttes éparses mais le temps se maintient.
On nous avait dit que, passé les montagnes, les risques de pluie étaient plus grands car l'air vient de la mer maintenant.
Tantôt, en me promenant dans le village, je suis tombé en amour avec une horloge!
Hé oui, une spéciale, mouvement en bois, deux contres poids en fonte, le mouvement s'effectue par une petite chaine dorée qui s'enroule autour d'un axe en cuivre vertical, un de chaque coté de l'horloge, tantôt à droite, tantôt à gauche, la première fois que j'en vois une comme ça..
C'est décidé, je la ramene, sauf que la boite est grosse pis ça pèse au moins deux kilos ce truc..aie,aie,aie..
Bref, j'ai réussi à la rentrer dans mon sac à dos, elle prends la moitié de l'espace, je vais devoir accrocher mon sac de couchage à l'extérieur du sac.
J'en ai des idées ,moi!
Au pire, si c'est trop pesant, je l'enverrais par la poste restante à Santiago.
Je pensais acheter un bijou pour Mona, j'achète jamais ça des bijoux, c'est un peu comme acheter du linge à sa femme, la loterie!
Ce cadeau a la présence de son originalité et je vais devoir travailler fort pour le transporter, quand on marche, tout poids supplémentaire se ressent beaucoup, souhaitons maintenant qu'elle va l'aimer..c'est la loterie des cadeaux.





























Pas grand chose à faire pour passer le temps, le souper est à 19h, il me reste deux heures à combler, c'est le coté un peu tannant parfois, quand on est dans un petit village on a vite fait cinq fois le tour.
Alors on fait la sieste, on écrit, on prends une bière, parfois on trouve quelqu'un à qui jaser, un chien à flatter (ils se tannent vite ici).
Puis il y a internet bien sur mais avec le décalage, vu que chez nous c,est le soir que ça bouge, il n'y a pas beaucoup de nouveaux messages quand je me connecte en après midi ici.
Pas de moustiques ici, mais maudit que les mouches sont collantes.
Quand je fais la sieste, il y en a toujours qui se promène dans ma face, pis elles sont tenaces, elles partent et reviennent aussitôt!
En fin de compte, la vie d'un pèlerin à Compostelle est somme toute ordinaire  une grand partie du temps. c'est pour çà que pour casser l'habitude, on achète une horloge grand père.
Le ti coeur à Mona me manque, je vois des couples qui font le chemin ensemble, je les envie..
Le cadeau du retour n'en sera que meilleur, j'en ai conscience.
J'espère qu'elle se souviendra de moi..dès fois qu'elle m'ai oublié? :))
Pourquoi avoir décidé de faire un trip si long, tout seul?
Je ne peux pas dire que j'avais de raison précise avant de partir,sinon de changer de rythme de vie, de prendre du temps pour moi, de faire un voyage différent.
Je réalise qu'il me permet de casser l'habitude qui s'installe forcement dans notre vie avec le temps et dans le couple aussi.
Le fait de faire un changement dans nos habitudes permet de s'ouvrir les yeux sur des réalités que l'habitude nous occulte parfois.
La réalité que j'ai une personne en or dans ma vie à qui parfois, je ne donne pas toute la place qu'elle mérite, la réalité que j'ai un chez nous que je me suis bâtit et dans lequel je suis pleinement heureux.
Bref, cette réalité que je vis tous les jours et dont parfois je perds un peu les saveurs à trop ou à ne pas assez .. je ne sais comment le dire..
L'éloignement nous rappelle tout ça, tout prends plus d'importance, tous reprends ses couleurs, c'est le cadeau du voyage, de l'éloignement ..
Et pourtant je suis une personne qui apprécie les cadeaux que la vie lui fait.
L'habitude est comme la cataracte qui s'installe insidieusement , on ne réalise pas ses effets tant ils sont progressifs.




























Mona je t'aime, ma vie je t'aime.
J'ai l'impression  de répeter toujours les mêmes pensées, Paul, si je me répète, dis le moi!
-"tu te répètes"!
J'ai toujours aimé la franchise de ce mec! :))

Le bizarre c'est que je ne sais pas à qui je parle ici.
À mon moi même, à Mona, à un public qui n'existe pasen fait?
Je pense que j'exprime mes pensées à mon univers qui est fait de tout ce monde et même plus.
C'est le problème des écrits libres, pas de plan ni structure, on va et on vient au gré de notre fantaisie, so what c'est mon calepin, je suis libre d'y écrire ce que je veux, comme je le suis d'aller où bon me semble et au rytme qui me plait .
C'est mon chemin après tout.

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